Grégory Gazagne : "La France aime Snapchat et Snapchat aime la France"
Publié par Matis Demazeau le - mis à jour à
À l'occasion de l'inauguration des nouveaux locaux de Snapchat à Paris, lundi 19 mai, Grégory Gazagne, President & Managing Director France de Snap Inc., revient sur l'actualité et les ambitions de la plateforme, ainsi que le rôle qu'elle joue aux côtés des marques.
Que représente, à vos yeux, l'inauguration de vos nouveaux locaux en plein coeur de Paris ?
Grégory Gazagne : Avant tout, c'est le reflet du succès de la plateforme en France. Depuis notre implantation en 2016, notre croissance a été considérable. Aujourd'hui, nous comptons 26 millions d'utilisateurs mensuels, dont près de 20 millions actifs chaque jour. Ce succès d'audience s'est accompagné d'une croissance importante de nos revenus et, naturellement, de nos effectifs, qui ont fortement augmenté entre 2019 et aujourd'hui.
L'ouverture de ces nouveaux bureaux marque aussi un engagement fort. Nous avions auparavant trois implantations physiques différentes, et nous avons tenu notre promesse : tout rassembler sous un même toit. Cela nous permet non seulement de travailler plus efficacement, mais aussi de concrétiser notre engagement pris en 2021 autour des Arts Studios, en faisant de ce lieu un espace phare en France dédié à la création en réalité augmentée.
Enfin, ces nouveaux locaux symbolisent à la fois le chemin parcouru et l'ambition que nous portons pour les années à venir. Ce matin, nous avons beaucoup parlé des "Spectacles", nos lunettes connectées. Cela incarne notre vision du futur et notre capacité à innover, avec un produit en développement depuis plus de dix ans. Ces locaux incarnent donc notre dynamique passée et notre projection vers l'avenir.
Justement, que symbolise la présence d'Evan Spiegel (CEO de Snap. Inc.) et d'Emmanuel Macron lors de cette inauguration ?
G.G. : Leur présence symbolise l'importance croissante de Snapchat dans le paysage numérique français. Elle reflète aussi les liens solides que nous entretenons avec les acteurs institutionnels et notre engagement à long terme. La venue du Président montre que le gouvernement a compris notre volonté d'ancrage dans l'écosystème local. Nous soutenons les créateurs, les aidons à se structurer, à collaborer avec les marques, et générons des emplois directs et indirects, notamment dans la production de contenu. Snapchat ne grandit pas seul, mais entraîne avec lui tout un écosystème. Et notre pays occupe une place particulière pour la plateforme : la France aime Snapchat, et Snapchat aime la France !
En quoi Snapchat est-il un canal attractif pour les annonceurs ? Quelles sont les différentes innovations en la matière ?
G.G. : D'abord, pour son audience. Nous avons 26 millions d'utilisateurs mensuels et près de 20 millions chaque jour. 91 % des 13-24 ans utilisent Snapchat en France, mais les jeunes ne représentent qu'un tiers de notre audience. Les deux tiers restants ont plus de 25 ans, ce qui fait que l'âge moyen sur la plateforme est de 35 ans. Cela permet d'adresser aussi bien les Gen Z que les jeunes parents, ou encore les parents d'adolescents.
Ensuite, ce sont les valeurs de la plateforme : authenticité et spontanéité. On ouvre Snapchat, on active la caméra, et on communique d'abord avec ses proches. Les créateurs l'ont bien compris : ils y partagent des moments simples, des coulisses, des instants vrais. EnjoyPhoenix, par exemple, explique combien elle se sent mieux sur notre plateforme, loin de la pression du nombre de likes. Snapchat s'inscrit ainsi pleinement dans la transformation des usages : avant la pandémie, les requêtes Google étaient centrées sur les likes. Depuis, elles sont devenues : "comment se faire des amis ?".
Ensuite, nos solutions publicitaires couvrent tout le tunnel de conversion : campagnes de notoriété, réalité augmentée, vidéo, performance. Grâce à l'IA, nous optimisons en temps réel les audiences et les créations pour maximiser l'engagement et la conversion. Et cela attire de plus en plus d'annonceurs : en un an, nous avons augmenté notre portefeuille client, au niveau mondial, de 60 %.
Et la réalité augmentée (RA) renforce encore cet engagement ?
G.G. : Clairement. Lorsque l'on combine l'influence avec la RA, les contenus génèrent une interaction moyenne de 11 secondes, contre 2 secondes pour une vidéo digitale classique. C'est un vrai levier d'attention et d'engagement. La réalité augmentée permet d'attirer l'attention, de créer de la mémorisation. Et cela s'inscrit dans notre vision du futur : utiliser un téléphone n'est pas une finalité. On veut libérer les mains. Les "Spectacles", ces lunettes intelligentes, sont conçues comme des dispositifs transparents, capables de filmer, de capturer, d'interagir. Alors que nous avons à ce jour 400 000 développeurs qui créent des expériences avec Lens Studio, nous accueillerons également, dans nos nouveaux bureaux, des artistes qui imagineront le contenu de demain sur les Spectacles. Tout cela illustre notre ADN technologique et notre capacité à innover.
Envisagez-vous de lancer de nouvelles offres ?
G.G. : Oui, je pense par exemple à Sponsored Snap. Il s'agit d'un format que nous lancerons dans les prochains mois, directement intégré à la messagerie de la platerforme. Les marques pourront créer du contenu en adoptant les codes de la communauté. L'idée est de permettre un message très simple, filmé à la volée, dans l'esprit Snapchat. Aux États-Unis, ce format a touché jusqu'à 50 millions de personnes en une seule journée. Il peut même permettre d'engager une conversation, via un chatbot ou un lien vers un site. C'est une nouvelle façon d'envisager la conversion.
La géolocalisation représente un autre atout de Snapchat. En France, 85 % des utilisateurs acceptent de partager leur position. Cela nous permet de relancer le format Promoted Places, qui génère du trafic en point de vente avec un ciblage très précis. Cela ouvre de nouveaux emplacements publicitaires.
Pouvez-vous nous présenter quelques exemples de partenariats avec des marques et leurs résultats ?
G.G. : Récemment, nous avons lancé une activation autour de la Ligue 1 McDonald's sur Snapchat. En une journée, on a touché un niveau d'audience de 12 millions d'utilisateurs. À titre de comparaison, celui d'un prime time TV oscille entre 4 et 6 millions de personnes.
Autre exemple : Chanel a installé une bâche avec Angèle sur l'Opéra Garnier pour son parfum Chance Eau Splendide, avec un QR code à scanner. Cela déclenche une animation en réalité augmentée et depuis le lancement, nous avons recensé un scan toutes les trois minutes. Ces deux exemples, bien différents, montrent bien toute la créativité que Snapchat peut offrir aux annonceurs.
En matière de communication, sur quels aspects de Snapchat souhaitez-vous insister ?
G.G. : Nous avons récemment lancé une campagne "Dites-le en un Snap", qui montre simplement et de façon authentique comment la plateforme fonctionne au quotidien. C'est une manière de valoriser notre ADN : authenticité, spontanéité, engagement. Avec cette campagne BtoBtoC, nous souhaitons montrer que l'authenticité ne se limite pas aux échanges entre utilisateurs : elle s'invite aussi dans les prises de parole des annonceurs.